Noël, le rayon de soleil qui perce les nuages !

Merci à Mireille BOUYALA pour l’envoi de ce très beau texte sur Noël.
J’ai pensé qu’il aurait toute sa place dans ce blog. 

Noël, Noël, Noël ! On en a plein les yeux, plein les oreilles,
On en a plein la bouche, et on vide ses poches à qui mieux-mieux,
Dans des paquets somptueux, colorés, étoilés…

Bling, bling ! On s’enthousiasme, on se grise, on s’excite, on se presse…

Noël, Noël, Noël !
On en a plein le cœur de ces larmes rentrées, de ces chagrins inoubliables, de ces peurs.
De ces guerres médiatisées au maximum et de nos propres guerres individuelles.

Noël, Noël, Noël !
C’est comme un lourd rideau qu’on déploierait sur nos misères grandes et petites.

Certains parviennent à jouer le jeu.
Se laisser éblouir et entraîner dans cette frénésie fiévreuse.
Certains prennent prétexte de Noël et tout son falbala,
Pour se leurrer l’espace d’un petit mois.
Se laisser croire que tout est beau et festif.

Hélas, nous ne sommes pas tous en état de nous laisser gagner
Par les éclaircies de vraies chaleurs.

A ma porte, à portée de ma main,
Dans ma rue, dans mon village, en France, dans le monde entier,
Si nous clignons un peu les yeux, éblouis par les lumières,
Nous découvrons des personnes oubliées, seules.
Familles disloquées, enfants écartelés entre leurs parents,
Hommes et femmes âgés qui n’ont comme lendemain que leur passé à se remémorer.

Un sourire entre les larmes

Je pense à ces « Papis, Mamies », en maison de retraite,
A qui on va offrir, tradition oblige, des mets pour l’occasion.
Mais ils ne parviennent plus à mâcher, à avaler.
Ils ont perdu le goût des saveurs, le goût de rire… le goût de vivre.

Pourtant dans cet espace de trêve factice,
Je peux percevoir la joie profonde de l’amour pour les miens, familles et amis.
C’est une parenthèse rose, dans notre quotidien souvent médiocre.
Un sourire entre les larmes,
Le rayon de soleil qui perce les nuages de poussière grise de notre vie.
C’est en fait comme si le cœur enflait tel un ballon de baudruche.

Je me sens gênée d’être si heureuse

J’ai honte, bien que moi-même je passe ces jours sans sapin, sans guirlande,
Sans mets raffinés ou onéreux,
Mais  le cœur à ras bord d’un week-end vécu en famille, avec nos enfants et petits-enfants.
Un week-end entier d’amour partagé, reçu-donné !

Quel bonheur au fond de moi !
Je me sens remplie de cette joie des retrouvailles, de ces rires vrais de nos « petits bouts »,
De cet attendrissement en les voyant jouer, se courir après,
Se barbouiller les babines de potage de potimarron, pour la photo.

Des heures non-stop de plénitude authentique.

Je fais le plein de tendresse, pour des jours, et des jours à venir.

Noël, Noël, Noël !
C’est une occasion de résonance de la grande injustice dans le monde,
Et je me sens alors gênée d’être si heureuse.

Mireille BOUYALA.

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Contact : contact@motsenliberte.fr 

 

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